LEO

Le dessin est pour moi un langage, j’y raconte ce que je ne saurai exprimer avec les mots. Je crois que j’aime autant parler que dessiner. J’écoute les loubards qui m’entourent et m’inspirent et pas grand-chose d’autre. En même temps, je ne m’entoure que de loubards qui m’inspirent me direz-vous. 

J’aime réellement les croquis inutiles, ceux qu’on ne redécouvre que lorsque l’on réouvre ses vieux manuels, jusqu’à en regretter l’époque où je devais déposer mon cahier et ma trousse sur les bureaux des professeurs en entrant en cours pour tenter de m’empêcher de dessiner, et distraire mes camarades avec mes perversions. 

Ces pauvres profs avaient oublié que ma deuxième passion était de débiter des platitudes. 

Après m’être entraîné de longues années à retranscrire aux mieux la morphologie féminine sur des cahiers à carreaux, j’ai décidé de prendre mon avenir en main. En tant qu’artiste responsable et exemple de réussite pour mes 12 petits frères, j’ai pris l’initiative de rhabiller ces dames que j’avais tant dénudées par le passé… Me lancer dans la mode était donc un choix d’avenir.

Ma Mère, qui voyait en moi le prochain Miazaki, fut la première désolée à cette triste nouvelle. Elle m’imaginait déjà Place Vendôme, 2 grammes de coke dans le pif en train de débiter un flow de conneries monumentales à une stagiaire de chez Vanity Fair.

A quelques détails près, elle a raison : j’habite à Montreuil, dans le nez je n’ai que morve et résidus de pollution qui se battent en duel, et cette interview je la donne à Jérôme de chez KAHOW (en attendant Vanity Fair)…

Bisous, Ciao.